Avec les progrès du séquençage génétique, les chercheurs essayent de plus en plus de tirer profit de la «létalité synthétique» pour traiter les cancers.
La létalité synthétique est une mort cellulaire résultant de la déficience de deux ou plusieurs gènes.
Dans un nouvel article publié dans la revue scientifique « Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) », des chercheurs de San Diego en Californie, rapportent que l’inhibition d’une enzyme (protéine intervenant dans des fonctions cellulaires) a provoqué la mort de cellules cancéreuses de deux des principaux cancer de la femme, celui du sein et de l’ovaire
L’enzyme en question s’appelle Flap Endonuclease 1 (FEN1), elle est impliquée dans la réplication et la réparation de l’ADN.
Ils ont découvert que lorsqu’ils bloquaient les fonctions de FEN1, les cellules cancéreuses mutantes pour les gènes BRCA1 et BRCA2 étaient préférentiellement tuées. Par contre, les cellules saines ont pu retrouver un fonctionnement normal après l’inhibition de FEN1.
En effet, les gènes BRCA1 et BRCA2 agissent normalement pour prévenir le cancer du sein et de l’ovaire ainsi que d’autres cancers, mais lorsqu’ils sont mutés, ils peuvent augmenter le risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire ou de développer un cancer à un plus jeune âge.
Moins de 10% des femmes diagnostiquées avec un cancer du sein ont une mutation BRCA1, mais on estime que 55 à 65% des femmes porteuses de cette mutation développeront un cancer du sein avant l’âge de 70 ans, tandis qu’environ 45% des femmes porteuses d’une mutation BRCA2 développeront un cancer du sein à 70 ans, selon la « National Breast Cancer Foundation ».
De même, les femmes avec des mutations héréditaires de BRCA ont un risque accru de développer un cancer de l’ovaire. Les hommes avec des mutations héréditaires de BRCA ont aussi un risque élevé de développer un cancer de la prostate.
Les auteurs de l’étude, Dr Kolodner et ses collègues, ont ensuite testé cette approche thérapeutique sur des souris, auxquelles ils avaient greffé des cellules cancéreuses. Ils ont constaté que l’inhibition de FEN1 réduisait considérablement la croissance tumorale.
C’est une découverte majeure sachant que le cancer du sein est le cancer le plus fréquent de la femme.
Les chercheurs affirment que ces résultats sont prometteurs pour développer des traitements ciblés de certains cancers.
Sources :