Spoutnik V: une efficacité à prouver…?

Le mardi 11 août, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie a mis au point un vaccin contre le Covid-19 appelé « Spoutnik V » (en référence au premier satellite mis en orbite par l’URSS en 1957). Ce vaccin tant attendu a suscité une lueur d’espoir à l’échelle mondiale. Néanmoins, plusieurs spécialistes ont fait part de leurs doutes quant à l’efficacité de ce vaccin.

Les scientifiques ont bien des raisons de rester sceptiques, d’ailleurs l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est montrée prudente après cette annonce de Vladimir Poutine, rappelant que l’homologation d’un vaccin passait par des procédures « rigoureuses ».

En effet, la procédure de fabrication d’un vaccin passe par plusieurs étapes bien codifiées pour s’assurer de son efficacité et de sa toxicité.

Il est d’abord testé chez les animaux, ce sont les essais « pré-cliniques », puis chez l’homme à travers 3 phases (essais cliniques). Pendant ces 3 phases successives, Les échantillons passent de quelques volontaires en phase 1 à plusieurs milliers en phase 3. Ces sujets sont surveillés de près, sur plusieurs mois, pour évaluer la réponse immunitaire, l’innocuité du vaccin, et guetter le moindre effet indésirable.

Depuis des semaines, les scientifiques ont exprimé leur préoccupation face à la rapidité de la mise au point d’un vaccin et l’OMS a appelé au respect de « lignes directrices et directives claires » en matière de développement de ce type de produit.

Or, selon la liste de l’OMS des 28 vaccins soumis à des tests cliniques, publiée le 10 août, celui développé par les russes n’était listé qu’en phase 1. Et jusqu’ici, la Russie n’a pas publié d’étude détaillée des résultats des essais permettant d’établir l’efficacité des produits qu’elle dit avoir développés.

Les russes ont toutefois commencé à vacciner le corps médical, et comptent commercialiser le vaccin, baptisé Spoutnik V, en janvier 2021. Des responsables du Kremlin ont déclaré aussi que la Russie a déjà reçu une commande d’un milliard de doses de 20 pays, peu de temps après l’annonce du président Poutine.

Sources :

Draft landscape of COVID-19 candidate vaccines

Vaccin contre le coronavirus : le Kenya veut contacter la Russie

Procédure pour évaluer l’acceptabilité de principe des vaccins achetés par les institutions des Nations Unies