Dans un point d’information en date du 17 avril 2020, l’ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) met en garde les professionnels de santé contre le risque potentiel de réactions allergiques croisées entre la substance antitussive pholcodine et les curares (agents bloquants neuromusculaires), utilisés dans les services d’anesthésie et de réanimation.
La pholcodine est un dérivé morphinique antitussif d’action centrale. Elle est utilisée comme principe actif dans divers sirops indiqués dans la toux sèche.
Le lien entre la prise de pholcodine et la survenue d’accidents allergiques chez les patients ayant bénéficié d’une anesthésie avec des curares a été observé dès 2009.
Il s’agissait de cas de réactions allergiques aux curares après utilisation de pholcodine, rares mais graves (chocs anaphylactiques).
En France, une étude observationnelle a été mise en place afin d’évaluer la relation entre l’exposition à la pholcodine et les réactions anaphylactiques aux curares en peropératoire. Les résultats de cette étude sont annoncés pour fin 2020.
Dans le contexte actuel de pandémie de Covid-19 et d’un accroissement de l’utilisation de curares, l’ANSM a décidé d’appliquer le principe de précaution.
Elle demande aux médecins : d’une part, de ne pas prescrire de spécialité contenant de la pholcodine pour le traitement symptomatique de la toux. De nombreuses alternatives médicamenteuses existent pour prendre en charge les patients.
D’autre part, il est demandé aux patients de ne pas utiliser un sirop contre la toux contenant de la pholcodine.
Ces mesures temporaires visent à réduire le risque de réaction allergique croisée en cas d’évolution vers une forme grave de Covid-19 nécessitant du patient en service de réanimation et l’utilisation de curares.
D’une manière générale, il est recommandé aux patients présentant des symptômes évocateurs d’une infection Covid-19 (toux associée à de la fièvre, difficultés respiratoires, douleurs musculaires, perte de goût et/ou d’odorat) de ne pas s’automédiquer et de consulter un médecin.
Source : ANSM