L’immunothérapie anticancéreuse est un nouveau moyen thérapeutique contre le cancer. Elle agit en amplifiant la réponse immunitaire anti-tumorale naturelle du corps, l’aidant ainsi à éliminer les cellules cancéreuses.
Les résultats de cette thérapie sont très prometteurs, en particulier dans certaines formes de cancers avancés réputés incurables.
Cependant, on ne savait pas jusque là pourquoi son efficacité n’était pas la même chez tous les malades.
Des chercheurs de l’institut canadien « Snyder Institute for Chronic Diseases » ont fournit une explication surprenante dans un article paru le 13 août dans la revue Science.
Tout d’abord, le Dr Kathy McCoy et son équipe ont identifié des espèces de bactéries non pathogènes (microbiote) dans les intestins de patients atteints de cancer colorectal évoluant favorablement sous immunothérapie anticancéreuses.
Ensuite, ils ont introduit ces bactéries dans les intestins de 2 groupes de souries malades sous traitement. Résultat; les tumeurs avaient considérablement diminué chez les souris ayant reçu les bactéries bénéfiques. Chez celles qui n’en ont pas eu, l’immunothérapie n’a donné aucun effet.
«Nous avons constaté que ces bactéries produisent une petite molécule, appelée Inosine», explique le Dr Lukas Mager, qui fait partie de l’équipe du Dr McCoy. « L’Inosine interagit directement avec les lymphocytes T (un sous-type de globules blancs) et avec l’immunothérapie. Elle améliore l’efficacité de ce traitement, et dans certains cas détruit complètement les cellules cancéreuses colorectales. »
Les chercheurs ont ensuite eu les mêmes résultats avec le cancer de la vessie et le mélanome (un cancer agressif de la peau). La prochaine étape de ce travail consistera à étudier les résultats chez l’homme.
Le microbiote est constitué de milliards de bactéries, virus et parasites inoffensifs qui vivent en nous et sur nous tous les jours.
Identifier comment ces microbes « amis de l’homme » améliorent l’immunothérapie est crucial pour concevoir des traitements plus efficaces contre le cancer. Comprendre leur rôle dans la défense immunitaire naturelle anti-tumorale pourrait aider non seulement à guérir, mais aussi à prévenir cette maladie.
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