Alors que de nombreuses populations, notamment aux États-Unis et en Europe, font face à la deuxième vague du virus et espèrent distribuer rapidement le vaccin Covid-19, les laboratoires du monde entier rivalisent d’annonces, qu’il s’agisse de l’alliance Pfizer-BioNTech, de la société américaine Moderna, du laboratoire britannique AstraZeneca, des expérimentations massives en Chine ou des recherches en Russie.
Les laboratoires pourront-ils fabriquer suffisamment de vaccins ?
Il faut 1,3 milliard de doses pour vacciner l’ensemble de la population européenne (650 millions d’habitants x 2 doses par personne). C’est exactement la quantité que Pfizer estime pouvoir produire en 2021, mais pour le monde entier. Le Chinois SinoVac prévoit également une capacité de production annuelle de 1 milliard de doses, tandis qu’AstraZeneca prévoit de produire 2 milliards de doses en 2021. Si tous les vaccins en cours de développement sont validés, nous arriverons à une capacité de production de deux à quatre milliards de doses d’ici 2021, a calculé la Cepi (Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies).
De quoi couvrir les 1,7 milliard de personnes priorisées par l’Organisation mondiale de la santé dans le monde. Cependant, comme de nombreux vaccins sont basés sur des technologies qui n’ont jamais été prouvées dans la conception des vaccins, ces annonces sont toutefois à prendre avec des pincettes. Certaines personnes s’inquiètent également de la pénurie de seringues et de flacons en verre, sans parler de l’incroyable logistique à déployer pour acheminer tous ces vaccins.
Qui doit être prioritaire pour recevoir le vaccin ?
Dans sa déclaration de stratégie de vaccination rédigée le 9 juillet, le Conseil scientifique a recommandé de vacciner en priorité les personnels de santé afin qu’ils ne contaminent pas les plus vulnérables. Soit environ 1,8 million de personnes. Viennent ensuite les personnes entre 65 et 75 ans, en particulier celles qui souffrent de maladies, telle que la grippe (28 millions d’habitants), puis les personnes en situation d’instabilité (250000) et celles qui exercent des métiers en contact avec le public (cinq millions).
À première vue, vacciner les groupes à haut risque peut sembler logique, mais ce n’est pas nécessairement la meilleure stratégie de prévention. « L’un des obstacles rencontrés lors de la vaccination des personnes âgées de la population est l’immunosénescence : à mesure que nous vieillissons, notre système immunitaire vieillit également. De cette manière, il devient moins réactif aux vaccins ». A expliqué Marie-Paule Kieny, virologue, directrice de recherche à l’Inserm et présidente du comité vaccin Covid-19. Si tel est le cas, il est préférable de vacciner l’entourage de ces personnes à risque pour éviter qu’il ne soit contaminé.
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