Le paludisme est une maladie infectieuse parasitaire qui touche environ 230 millions de personnes dans le monde, principalement en Afrique. Le Nigeria, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Burkina Faso, le Mozambique et le Niger regroupent à eux seuls la moitié des cas. Pour enrayer ce fléau, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’appuie sur la conception de vaccins, car le parasite Plasmodium est de plus en plus résistant aux antipaludiques. Actuellement, l’OMS ne fait confiance qu’à une seule formule, RTS, S / AS01, qui peut agir contre Plasmodium falciparum, le parasite le plus répandu et le plus agressif.
Ce vaccin est le premier à prouver son efficacité et on estime qu’il réduit le paludisme chez les enfants de 55%. Il est introduit comme méthode de contrôle complémentaire aux mesures déjà prises par certains pays africains en 2019.
Récemment, un deuxième vaccin antipaludique a fait ses preuves. C’est le premier vaccin à dépasser 75% d’efficacité, atteignant ainsi l’un des principaux objectifs de l’Organisation mondiale de la santé : concevoir un vaccin antipaludique efficace à 80% d’ici 2025.
Ce nouveau candidat médicament a été développé en collaboration avec des scientifiques de l’Université d’Oxford et de l’Université du Burkina Faso. Appelé R21 / Matrix-M, il s’agit d’un vaccin composé d’une protéine recombinante spécifique au parasite (protéine circumsporozoïte R21) et de l’adjuvant Matrix-M.
Des essais cliniques de phase II ont été menés auprès de 450 enfants du Burkina Faso, âgés entre 5 à 17 ans. Deux concentrations d’adjuvant ont été testées, la plus élevée a permis d’atteindre une efficacité de 77 % pour éviter l’apparition du paludisme, et la plus faible, 71 % après trois doses et à l’issue d’un suivi d’un an. Un rappel a été fait juste avant le pic d’infection, durant la saison des pluies.
«Ces résultats passionnants montrent que dans nos essais, le vaccin est bien toléré et son efficacité est sans précédent. Nous attendons avec impatience les résultats de la troisième phase pour assurer la sécurité à grande échelle de ce vaccin si nécessaire dans la région.» A expliqué Halidou Tinto, professeur de parasitologie, directeur de l’IRSS à Nanoro (Burkina Faso) et principal collaborateur de cet essai clinique.
Les résultats de cet essai clinique ont été publiés sur le serveur de pré-publication de “The Lancet”.
Source :
Image de dblumenberg, Adobe Stock