L’obésité est associée à un risque accru de développer des troubles de la reproduction chez la femme. Cependant, les rôles et les mécanismes de l’obésité dans la ou les causes des troubles de la reproduction ne sont pas clairs. Une étude publiée le 1er février dans PLOS Medicine par Samvida Venkatesh de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) et ses collègues suggère l’existence d’un lien étiologique entre l’obésité et une série de troubles de la reproduction chez la femme, mais l’ampleur de ce lien diffère selon les troubles.
Les troubles de la reproduction féminine sont des affections courantes qui affectent la santé et le bien-être de nombreuses personnes. Cependant, le rôle de l’obésité dans le développement des troubles de la reproduction chez la femme n’a pas été suffisamment étudié. Pour étudier les liens de causalité entre l’obésité, les hormones métaboliques et les troubles de la reproduction chez la femme, les chercheurs ont mené une étude de randomisation mendélienne sur 257 193 femmes d’origine européenne âgées de 40 à 69 ans. Ils ont accédé aux dossiers de l’UK Biobank, une base de données biomédicale à grande échelle contenant les informations médicales, environnementales et génétiques des participants. Les chercheurs ont ensuite créé un modèle statistique afin d’estimer l’association entre l’indice de masse corporelle et le rapport taille-hanche et le risque de nombreux troubles de la reproduction chez la femme, notamment l’endométriose, les saignements menstruels abondants, la pré-éclampsie et l’infertilité.
Les chercheurs ont trouvé des associations observationnelles entre l’obésité et une série de troubles de la reproduction chez la femme, notamment les fibromes utérins, le syndrome des ovaires polykystiques, les saignements menstruels abondants et la pré-éclampsie. Ils ont également constaté que certaines variations génétiques héréditaires associées à l’obésité sont également associées aux troubles de la reproduction chez la femme, mais que la force de ces associations différait selon le type d’obésité et la condition de reproduction. L’étude présente plusieurs limites, notamment la faible prévalence des troubles de la reproduction chez les participantes et le manque de données sur l’indice de masse corporelle et le rapport taille-hanche avant l’apparition de la maladie.
Selon les auteurs, “nous fournissons des preuves génétiques que l’obésité généralisée et l’obésité centrale jouent un rôle étiologique dans un large éventail de troubles de la reproduction chez la femme, mais l’ampleur de ce lien diffère considérablement d’un trouble à l’autre. Nos résultats suggèrent la nécessité d’explorer les mécanismes de médiation des associations causales du surpoids et de l’obésité sur la santé gynécologique afin d’identifier des cibles pour la prévention et le traitement des maladies“.
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