Selon une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université de Bristol, fumer des cigarettes peut augmenter le risque de crise cardiaque en activant un gène qui affecte la coagulation du sang.
L’étude, publiée dans Circulation Research, a utilisé une approche multidisciplinaire impliquant quatre modèles d’étude différents, y compris des données provenant de Children of the 90s – une étude longitudinale de plus de 14 000 personnes.
Les scientifiques ont démontré que l’activité d’un gène, connu sous le nom de F2RL3, peut être renforcée par le tabagisme et que ce gène, qui est exprimé sur les plaquettes sanguines, peut à son tour augmenter le risque d’événements de coagulation qui conduisent à une crise cardiaque.
Un mécanisme utilisé par les cellules pour contrôler l’expression des gènes, appelé méthylation de l’ADN, est un processus réversible qui modifie les propriétés des molécules d’ADN (sans que des modifications soient apportées à la séquence d’ADN elle-même). Le tabagisme semble entraîner des modifications de la méthylation de l’ADN en de nombreux endroits du génome, ce qui pourrait être l’un des moyens par lesquels le tabagisme prédispose à des problèmes de santé tels que les maladies cardiaques.
Les chercheurs ont découvert que c’était le cas du gène F2RL3, dont la protéine (PAR4) est impliquée dans l’activation des plaquettes, les cellules sanguines qui contribuent à la formation des caillots sanguins. En analysant les changements liés au tabagisme observés dans ce gène, les scientifiques ont pu constater que les réductions de la méthylation de l’ADN au niveau de F2RL3 pourraient contribuer à l’augmentation du risque de crise cardiaque chez les fumeurs en modifiant l’activité des plaquettes.
Le professeur Nic Timpson, auteur principal et chercheur principal de Children of the 90s, a déclaré : “Ce travail est très intéressant car il triangule des preuves provenant de différentes sources – la science observationnelle des collaborateurs au Danemark, la science fondamentale des collaborateurs clés ici à Bristol et ensuite la valeur des participants engagés dans Children of the 90s.”
“Ces travaux sont essentiels pour comprendre comment le tabagisme peut entraîner un risque accru de crise cardiaque.
Il est important de noter que si les modifications de ce gène semblent réversibles, nos données ont montré qu’il faut plusieurs années pour que les taux reviennent à la normale après l’arrêt du tabac. Cette découverte apporte donc une preuve supplémentaire de l’impact dévastateur du tabagisme sur notre organisme. En outre, il existe d’autres facteurs génétiques et non génétiques qui peuvent affecter la méthylation de l’ADN de manière similaire, ce qui signifie que nos résultats pourraient également être pertinents au-delà du tabagisme.
Si elles sont vérifiées, nos conclusions pourraient également avoir des répercussions sur l’efficacité des médicaments récemment approuvés, conçus pour cibler la protéine plaquettaire PAR4“. A déclaré Dr Laura Corbin, chargée de recherche à la Bristol Medical School (PHS) et auteur principal de l’étude.
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