Lors des sessions scientifiques 2022 de l’American Heart Association, des chercheurs ont présenté leurs conclusions selon lesquelles six compléments alimentaires très répandus, souvent annoncés comme favorisant la santé cardiaque, sont en fait inefficaces pour abaisser le taux de cholestérol par rapport aux effets provoqués par les statines.

Qu’est-ce que le cholestérol ?

Il existe deux types de cholestérol : les lipoprotéines de haute densité (HDL) et les lipoprotéines de basse densité (LDL). Le HDL, qui est souvent considéré comme le “bon” type de cholestérol, peut protéger les individus contre les maladies cardiovasculaires athérosclérotiques en empêchant l’accumulation de plaques dans les artères.

À l’inverse, une quantité excessive de LDL, autrement dit le “mauvais” type de cholestérol, peut s’accumuler dans les parois des vaisseaux, contribuant ainsi à la formation de plaques. L’accumulation de ces plaques dans les artères peut réduire le flux sanguin vers divers organes, notamment le cœur, les muscles des jambes ou le cerveau. Ainsi, des taux élevés de LDL dépassant 130 milligrammes (mg)/décilitre (dL) peuvent indiquer un risque accru de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

“À l’échelle mondiale, en 2020, on a enregistré 4,51 millions de décès attribuables à un taux élevé de cholestérol LDL, soit une augmentation de 19 % par rapport à 2010.”

À propos de l’étude

De nombreux compléments alimentaires sont présentés comme étant “bons pour le cœur” en raison de leur capacité à réduire le taux de cholestérol. Malgré l’absence de données suffisantes pour étayer ces affirmations, de nombreuses personnes prennent ces compléments et croient qu’ils sont aussi efficaces, voire plus efficaces, que les médicaments de gestion du cholestérol dont l’utilisation a été approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

Dans le but de mieux comprendre la véritable efficacité de ces compléments par rapport à une statine à faible dose, les chercheurs de l’étude actuelle ont mené un essai clinique randomisé en simple aveugle comprenant de la rosuvastatine et un placebo comme témoins positif et négatif, respectivement, ainsi que des compléments d’huile de poisson, de cannelle, d’ail, de curcuma, de stérols végétaux et de levure de riz rouge.  

Pendant 28 jours, les participants à l’étude ont été répartis au hasard pour recevoir le placebo, 5 mg de rosuvastatine, 2 400 mg d’huile de poisson, 2 400 mg de cannelle, 5 000 µg d’ail, 4 500 mg de curcuma, 1 600 mg de stérols végétaux ou 2 400 mg de levure de riz rouge.

Résultats de l’étude

Dans l’étude actuelle intitulée Supplements, Placebo or Rosuvastatin Study (SPORT), les chercheurs ont analysé les données de 199 adultes par ailleurs en bonne santé, âgés de 40 à 75 ans et sans antécédents de maladie cardiovasculaire. Au départ, les taux de LDL des participants se situaient entre 70 et 189 mg/dL et étaient associés à un risque de 5 à 20 % de développer une maladie cardiovasculaire athérosclérotique dans les dix années suivantes.

À la fin de la période d’étude, les chercheurs ont observé que les bénéficiaires de statines avaient connu une réduction moyenne de 37,9 % de leur taux de LDL. À l’inverse, tous les bénéficiaires de compléments alimentaires présentaient des taux de LDL comparables à ceux des bénéficiaires d’un placebo. Notamment, les taux de cholestérol HDL ont augmenté chez les personnes ayant reçu des compléments alimentaires à base d’ail par rapport au groupe placebo.

En outre, les personnes ayant reçu de la rosuvastatine ont présenté une réduction de 19 % du taux de triglycérides dans le sang, tandis que les personnes ayant reçu le placebo et tous les compléments alimentaires n’ont présenté aucune différence dans leur taux de triglycérides au 28e jour.

Les taux de cholestérol HDL n’ont ni augmenté ni diminué après le traitement par statine. Cependant, on a constaté que les stérols végétaux réduisaient le taux de cholestérol HDL par rapport aux bénéficiaires du placebo.

La statine, le placebo et tous les compléments alimentaires n’ont pas eu d’impact significatif sur les niveaux de marqueurs inflammatoires dans le sang tout au long de la période d’étude.

Résumé de l’étude

Malgré les avantages de protection du cœur commercialisés par de nombreux compléments alimentaires, il est peu probable que ces compléments aient un impact significatif sur les taux de cholestérol.

Il n’en reste pas moins qu’il est essentiel que les personnes consomment un régime alimentaire riche en nutriments et favorisant un mode de vie sain pour le cœur afin de réduire leur risque de maladie cardiovasculaire. Outre la consommation de divers aliments avec modération, l’American Heart Association souligne également l’importance d’une activité physique légère à modérée, en particulier pour les personnes souffrant d’hypertension artérielle et d’hypercholestérolémie.

Les chercheurs notent qu’il est possible que certains compléments nécessitent une plus longue durée de consommation pour avoir un impact significatif sur les taux de cholestérol. Ainsi, de futures études sont nécessaires pour déterminer les effets potentiels à court et à long terme de ces compléments alimentaires et d’autres sur les taux de cholestérol.

Source :

News Medical

Image de Bruno /Germany de Pixabay