Plus de la moitié des personnes souffrant d’asthme sont obèses. Ces personnes ne répondent pas bien aux thérapies standards, mais une nouvelle recherche menée par le Vermont Lung Center est prometteuse pour l’amélioration des traitements de l’asthme pour cette population. L’étude est publiée dans l’American Journal of Physiology-Lung Cellular and Molecular Physiology. Elle a été choisie comme article APSselect pour le mois de février.
“Nos résultats constituent les premiers pas innovants vers une stratégie sûre, efficace et rentable qui pourrait cibler de manière unique l’asthme obèse“, ont écrit les chercheurs.
Outre le fait qu’elles répondent mal aux thérapies standard, les personnes souffrant d’obésité et d’asthme sont plus souvent hospitalisées. La perte de poids est une recommandation typique pour améliorer les effets de l’obésité sur l’asthme. Cependant, à moins d’une intervention chirurgicale, seuls 15 % des personnes peuvent maintenir une perte de poids de 10 % pendant une année entière en modifiant leur régime alimentaire. Ils sont encore moins nombreux à pouvoir maintenir une perte de poids pendant cinq ans.
L’équipe de recherche a cherché à savoir si les corps cétoniques, qui sont des produits du métabolisme des graisses générés par le foie lors d’une perte de poids, pouvaient soulager les symptômes de l’asthme. Elle a utilisé des modèles d’obésité génétiques et des modèles d’obésité induits par l’alimentation chez la souris. Dans ces modèles, ainsi que dans des souris témoins de poids normal, ils ont testé diverses méthodes d’application des corps cétoniques. Ils ont induit la production naturelle de corps cétoniques par un régime cétogène chez certaines souris et, chez d’autres, par une perte de poids rapide due à un régime pauvre en graisses. D’autres cohortes ont reçu des esters cétoniques supplémentaires, soit à long terme dans leur alimentation, soit en doses aiguës juste avant les tests.
Dans tous ces modèles et méthodes d’intervention, les souris ayant des corps cétoniques dans leur système ont montré une moindre sensibilité à un déclencheur de constriction des voies respiratoires couramment utilisé dans le diagnostic de l’asthme. Les auteurs notent que la supplémentation en esters cétoniques est considérée comme sûre et est déjà utilisée dans certaines populations humaines.
“Cette stratégie de supplémentation en esters cétoniques pourrait être optimisée pour promouvoir un état de “cétose thérapeutique” similaire à celui obtenu par l’alimentation d’un régime cétogène ou le jeûne, sans déficit calorique ni nécessité de modifier substantiellement le mode de vie“, écrivent les auteurs.
Source :
American Physiological Society (APS)
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