Les statines sont des médicaments hypolipémiants. Ils réduisent les niveaux de LDL-cholestérol, ou « mauvais» cholestérol.
Plusieurs études ont déjà apporté des preuves des effets bénéfiques des statines contre de cancer. Une équipe de l’Université de Cambridge apporte une meilleure compréhension de cet effet anticancéreux en décryptant le mécanisme sous-jacent.
L‘étude, présentée dans la revue eLife, révèle que les statines peuvent réduire le risque de cancer via des mécanismes différents de ceux qui impliquent ciblent le cholestérol.
On sait que les lipides jouent un rôle dans le développement du cancer, rappelle l’auteur principal Paul Carter, chercheur en cardiologie à l’Université de Cambridge. « Aucun essai n’a encore évalué précisément le rôle des statines dans la prévention du cancer. Ici, nous évaluons ces effets à partir de données génétiques ».
En effet, les statines sont des inhibiteurs de la 3-hydroxy-3-méthyl-glutaryl-coenzyme A réductase (HMGCR). Cette dernière limite la vitesse de la voie du mévalonate; une voie produisant une gamme de molécules de signalisation cellulaire ayant le potentiel de réguler l’oncogenèse.
En étudiant les variantes génétiques du HMGCR, les chercheurs ont pu associer la prédisposition génétique à des taux élevés ou faibles de cholestérol au risque de cancer. Les variantes dans les régions géniques ciblée par les autres traitements hypocholestérolémiants ne s’avèrent pas associées au risque de cancer ;
Ainsi, l’inhibition de HMGCR avec des statines peut aider à réduire le risque de cancer par des mécanismes non hypolipidémiants, et cet effet pourrait valoir pour tous les types de cancers.
Ces données appellent à tester de toute urgence l’efficacité des statines dans la prévention des cancers par de grands essais cliniques, concluent les chercheurs.
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