La campagne de vaccination a débuté en France il y a près d’un mois, le 27 décembre 2020. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a présenté son premier rapport de surveillance de la campagne de vaccination le 22 janvier 2021.
Ce dernier comptabilise les effets secondaires qui surviennent après la première injection du vaccin Cominarty (formule Pfizer-BioNTech) chez 388 730 personnes qui ont été immunisées entre le 27 décembre 2020 et le 15 janvier 2021. Aucun effet secondaire indésirable lié au vaccin de Moderna n’a été pour le moment rapporté.
Les données sont analysées par les centres régionaux de pharmacovigilance de Bordeaux et Marseille. L’ANSM leur fournit les rapports créés dans la base de données nationale de pharmacovigilance. 301 événements ont été rapportés dans cette base de données au cours de la période considérée, dont 135 étaient liés au vaccin Cominarty. La majorité sont des événements indésirables sans conséquences graves ou médicales, mais un total de 22 cas graves a tout de même été analysé dans ce rapport.
Des tachycardies et des allergies liées à la vaccination
La tachycardie est l’effet indésirable le plus courant après la vaccination : quatre cas ont été signalés. Le premier est lié à l’inconfort post-injection chez une personne ayant des antécédents de maladie cardiaque, les trois autres cas sont des fibrillations atriales survenues plusieurs heures après l’injection.
Pour ces événements, les experts des centres régionaux de pharmacovigilance soupçonnent un rôle de l’interféron de type 1, qui est stimulé par le vaccin et connu pour provoquer ce type de symptôme. L’apparition de la tachycardie est donc un effet indésirable visiblement lié à la vaccination qui doit être surveillé chez les patients ayant des antécédents cardiaques connus.
Trois cas d’anaphylaxie, dont deux sévères, ont également été rapportés. Les réactions allergiques surviennent quelques minutes après l’injection et se présentent sous la forme d’une éruption cutanée, parfois accompagnée de troubles gastro-intestinaux. Les deux cas d’allergies sévères ont nécessité des soins médicaux et se sont résorbés en moins de 24 heures. Le troisième cas n’a pas nécessité de prise en charge pour disparaître.
Événements rares où le vaccin semble indiscutable
Une personne âgée, résidante dans une maison de retraite et recevant un traitement lourd, est décédé deux heures après l’injection du vaccin Cominarty. L’enquête n’a pas permis de lier cet événement à la vaccination. Huit autres cas de décès ont été signalés à l’ANSM le 19 janvier 2021, ils n’ont donc pas été analysés dans ce rapport.
Enfin, le dernier effet secondaire grave identifié est la dissection aortique. C’est une anomalie rare caractérisée par une déchirure de la paroi de l’aorte qui laisse passer le sang. L’analyse des éléments disponibles n’a pas permis de lier cet événement à la vaccination, un autre phénomène similaire a été rapporté le 19 janvier 2021.
En plus de ces neuf cas, qui ont fait l’objet d’une attention particulière, il existe quatorze autres rapports liés à la réactogénicité du vaccin. Au moment de la publication de ce rapport, treize de ces cas avaient été résolus, quatre étaient en cours de résolution et quatre autres n’étaient toujours pas résolus. Aucun des cas n’a laissé de séquelles.
L’ANSM soumettra un rapport identique à celui-ci, toutes les trois semaines pour suivre l’évolution des effets secondaires liés à la vaccination. Si l’on compte les cas signalés au 19 janvier, 31 cas graves ont été signalés sur un total de 585. 664 vaccinations le même jour.
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