Généralement, les humains, âgées de 6 à 12 ans ont 32 dents permanentes. Cependant, lors d’un examen aux rayons X, le dentiste trouve généralement une autre dent près des incisives, ce qui n’est pas rare. Ces dents supplémentaires peuvent causer des problèmes esthétiques, mais elles peuvent également causer des problèmes mécaniques ou devenir une source potentielle d’infection. Il existe également des maladies congénitales, dans lesquelles une ou plusieurs dents permanentes sont manquantes, c’est l’agénésie dentaire.
Le plus fréquent est l’absence des dents de sagesse. Dans d’autres cas, l’agénésie dentaire peut être plus handicapante et la solution consiste à poser une prothèse dentaire ou un implant, une opération coûteuse que l’Assurance maladie ne prend pas toujours en charge.
Des chercheurs de différentes universités japonaises, ont trouvé un moyen de régénérer une ou plusieurs dents absentes. Le traitement est encore expérimental et seulement testé sur la souris pour le moment. Ce dernier repose sur un anticorps interférant les voies de signalisation qui bloquent la croissance des dents. Les détails sont publiés dans Science Advances.
Le gène USAG-1 codant pour une protéine (appelée USAG-1), est liée à la croissance des dents. Lorsqu’il s’exprime, il inhibe le développement des dents et prévient l’apparition des dents supplémentaires.
Lorsque le gène manque ou que la protéine qu’il code ne fonctionne pas, la croissance dentaire est incontrôlable et des dents redondantes apparaissent.
Les scientifiques ont développé des anticorps monoclonaux contre la protéine USAG-1, empêchant ainsi son interaction avec deux voies de signalisation BMP et Wnt.
L’objectif ? Vérifier si l’injection de l’anticorps permet de stimuler la croissance dentaire chez des souris qui ont une agénésie dentaire congénitale d’origine génétique.
Les anticorps ont été injectés à des souris en cours de grossesse pour analyser la dentition de leur descendance. Les anticorps ont permis la repousse de plusieurs dents : une molaire mandibulaire, des incisives maxillaires et mandibulaires.
Selon les chercheurs, ces anticorps se lient à une partie de l’USAG-1, qui interagit avec LRP5 / 6. Ce dernier est un corécepteur impliqué dans la voie de signalisation BMP, et cette dernière également impliquée dans le contrôle du développement dentaire.
En bref, les anticorps ont permis de régénérer plusieurs dents chez des souris souffrant d’agénésie dentaire. Les meneurs de l’étude estiment que les anticorps monoclonaux anti-USAG-1 ne devraient être utilisés que dans les formes congénitales de la maladie.
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Photo de Cedric Fauntleroy provenant de Pexels