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    Le mutant britannique remplacera-t-il le virus actuel ?

    « Toutes les mesures que nous prendrons n’élimineront pas le mutant britannique qui va se substituer au virus actuel », explique à l’AFP le Pr Bruno Lina, jeudi dernier, professeur de virologie au CHU de Lyon, directeur du Centre national de référence des virus infectieux respiratoires à l’hôpital de la Croix Rousse et chercheur au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI).

    « C’est une bascule inéluctable. L’important, c’est que ça se passe sans coût pour la santé publique. En poursuivant les gestes barrières, les masques, la distanciation et la vaccination, en premier lieu des plus fragiles, cela réduira sa dynamique », relève-t-il. En se montrant relativement rassurant : « Ce sera de la gestion de l’épidémie ».

    « Je préfère parler d’un « mutant » britanniqueplutôt que d’un variant, même si le mot peut être un peu effrayant. D’une certaine manière c’est un clone », note le professeur Lina. Les résultats de sa dernière “enquête Flash”, qui couvre tous les tests PCR positifs au Covid-19 les 6 et 7 janvier, montrent en données consolidées que 1,3-1,4% des virus circulant en France sont porteurs du mutant britanniques.

    Pas plus dangereux et plus pathogène mais plus transmissible

    « Cela peut bouger un peu plus, mais en marge », révèle le virologue, également membre du conseil scientifique du gouvernement. « Il y a peut-être une surestimation de la circulation car certaines détections du variant ont été faites dans un contexte de cluster avec plusieurs dizaines de cas, note-t-il. Il existe également des disparités régionales ».

    «Il ne faut pas imaginer que puisque nous avons trouvé 1,4% début janvier, nous trouverons 30% fin janvier. Ce serait très inquiétant. Mais c’est très peu probable », estime le professeur Lina. « Et si jamais ça arrive, c’est qu’un moment donné, on a perdu le contrôle de la circulation de ce virus ». De l’autre côté du canal, la mutation a mis entre deux et trois mois à prendre de l’ampleur. « On peut légitimement penser que la propagation du virus prendra le même temps en France. Si nous ne faisons rien. »

    Une chose est sûre : « Ce virus est là. Il circule et va inexorablement augmenter par rapport aux autres virus. Ce n’est pas la présence de ce variant qui explique la reprise de l’épidémie. C’est très clair, celle que l’on voit aujourd’hui n’est pas due à ce 1,4 % des virus détectés. » Et le virus britannique « n’est ni plus dangereux, ni plus pathogène mais il est plus transmissible », rappelle-t-il.

    Une mutation virale pourrait-elle remettre en question l’efficacité des vaccins anti-Covid-19 ? Cela ne semble pas être le cas du Britannique, qui n’est « pas un variant antigénique mais un variant de comportement. » En revanche, « avec les variants sud-africain et brésilien, également trouvés au Japon, il y a un signe que l’immunité ne protégerait pas parfaitement. Cela signifierait que l’efficacité des vaccins actuels pourrait être moins bonne. »

    Mais, rassure le professeur Lina, « les vaccins à ARN messager sont faciles à faire évoluer rapidement, en quelques semaines ». Dans ce cas, un vaccin complémentaire serait suffisant pour le nouveau variant, avec une dose unique pour les personnes déjà vaccinées. « On a de la ressource », assure-t-il. Le Premier ministre Jean Castex a déclaré jeudi que la situation épidémique en France était « sous contrôle » mais « fragile ».

    Source :

    France24

    Image de rawpixel.com

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