Le gouvernement britannique a annoncé qu’il avait accepté « la recommandation de l’Agence indépendante de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) d’approuver l’utilisation du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer-BioNTech ». Il a déclaré que le vaccin qui répond « à des normes strictes de sécurité, de qualité et d’efficacité » sera vendu dans le pays le plus endeuillé d’Europe avec plus de 59.000 morts du Covid-19.
Albert Bourla, le patron du géant américain Pfizer qui développe le vaccin avec l’Allemand BioNTech, a qualifié cette décision de « moment historique ». Pour le Premier ministre Boris Johnson, c’est une « excellente » nouvelle et il a déclaré que « La protection vaccinale nous permettra à terme de reprendre nos vies et de redémarrer l’économie. »
L’Agence européenne des Médicaments (EMA) doit pour sa part se prononcer le 29 décembre « au plus tard » sur le vaccin du tandem américano-allemand et d’ici au 12 janvier sur celui du concurrent américain Moderna, qui affichent tous deux un taux d’efficacité proche de 95 %. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Agence américaine des Médicaments (FDA) a aussi été sollicitée par Pfizer-BioNTech et, depuis lundi 30 Novemvre, par Moderna.
24 millions de personnes aux États-Unis seront vaccinées en priorité
Si le feu vert est donné, les deux vaccins seront disponibles aux États-Unis dès ce mois-ci, le pays qui paie le plus lourd tribut humain à la pandémie avec 270.450 morts. Selon les données de l’Université Johns Hopkins, le pays a été attristé par plus de 2500 décès dus au coronavirus en 24 heures mardi dernier, le niveau le plus élevé depuis fin avril. Au même moment, il y avait plus de 180 000 nouveaux cas de Covid-19.
Le Comité consultatif des Centres de prévention et de lutte contre les maladies recommande que les professionnels de la santé et les résidents des maisons de retraite soient vaccinés contre le Covid-19 dans la première phase. Aux États-Unis, ces deux populations représentent environ 24 millions de personnes, soit le nombre approximatif de gens pouvant être vaccinés au mois de décembre, si les deux vaccins en cours d’évaluation étaient effectivement autorisés et produits dans les quantités promises. Les maisons de retraite américaines contiennent 40% des décès dus à la pandémie dans le pays, soit environ 100 000 décès.
Vaccination et déconfinement ailleurs en Europe
Le Japon a de son côté adopté un projet de loi prévoyant de fournir des vaccins gratuits aux 126 millions d’habitants du pays. Il a précommandé 60 millions de vaccins auprès de Pfizer et 25 millions de vaccins supplémentaires auprès de Moderna, confirmant qu’il recevra 120 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca.
En France, le président Emmanuel Macron prévoit « une première campagne très ciblée, avec des vaccins de première génération », réservée aux personnes les plus vulnérables début 2021, suivie d’une autre « plus large et plus grand public », qui s’ouvrira « quelque part entre avril et juin ». Le chef de l’État français a réaffirmé mardi dernier qu’« Il ne s’agira pas d’une stratégie de vaccination obligatoire »
Le rythme des contaminations a commencé à décélérer en Europe, où certains pays assouplissent leurs restrictions avec prudence. L’Angleterre sort ainsi d’un deuxième confinement de quatre semaines pour adopter un système d’alerte à trois niveaux jusqu’en février au moins, imposant des restrictions locales en fonction de la gravité de l’épidémie. Parmi les assouplissements communs à toute l’Angleterre, les magasins non essentiels peuvent de nouveau accueillir des clients. Les salles de sport peuvent également être rouvertes, les services religieux et les mariages peuvent être repris. Les habitants peuvent désormais se réunir, à six maximum, et à l’extérieur uniquement si leur région est concernée par le niveau d’alerte le plus élevé. Les commerces avaient rouvert mardi en Belgique même si le confinement partiel y reste en vigueur. La symbolique Tour Eiffel rouvrira ses portes à Paris le 16 décembre. Plus important encore, l’Irlande, première en Europe à avoir opté pour un reconfinement le 22 octobre, a maintenant commencé à assouplir ses restrictions.
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Photo de fernando zhiminaicela
