Les instances de santé publique britanniques surveillent de près l’évolution du variant anglais du SARS-CoV-2, appelé aussi plus trivialement B.1.1.7 VOC 202012/01. Leur dernier rapport, mis à jour le 26 janvier 2021, indique que le variant anglais possède une nouvelle mutation dans la séquence de sa protéine S. Elle n’a été observée que dans quelques séquences de la base de données COG-UK. Cette dernière comprend plus de 200.000 séquences génétiques du variant anglais, la mutation est présente dans onze de ces séquences.
E484K, la nouvelle mutation du variant anglais
La mutation en question est bien connue des scientifiques, il s’agit de la substitution E484K (une lysine remplace un acide glutamique à la position 484) observée dans les variants sud-africains et brésiliens. Avec cette dernière, le variant anglais porte neuf mutations différentes, uniquement dans la protéine S. Si N501Y permet au virus de se propager plus facilement, E484K lui permettrait de s’échapper des anticorps neutralisants.
En fait, une étude récente a révélé que la présence de la mutation E484K diminuait d’un facteur dix la capacité neutralisante des anticorps obtenus à partir du sérum de patients porteurs de Covid-19. Les expériences de Moderna, qui ont testé la capacité neutralisante des anticorps produits par son vaccin ARNm-1273, confirment cette observation, son efficacité contre le variant sud-africain est réduite d’un facteur six par rapport aux autres variants.
Pfizer et Moderna ont testé l’efficacité de leur vaccin contre le variant anglais, les résultats partagés n’ont pas montré de différences notables, mais la protéine S utilisée dans ces expériences ne portait pas la mutation E484K. Pas sûr qu’ils soient identiques pour le variant anglaiss portant la nouvelle mutation.
Source :
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