Selon l’Organisation mondiale de la santé, quatre millions de personnes meurent chaque année de causes liées à l’obésité. Des études ont montré que la chirurgie bariatrique est une intervention efficace et salvatrice pour les patients souffrant d’obésité, mais la majorité de ceux qui sont éligibles pour cette procédure ne se font jamais opérer.
Une équipe de chercheurs du Penn State College of Medicine a identifié des variables qui peuvent influencer la probabilité pour un patient de subir une chirurgie bariatrique et contribuer à expliquer pourquoi cette intervention est sous-utilisée par certains patients éligibles. L’étude a montré que les facteurs psychologiques, ainsi que les déterminants sociaux de la santé – tels que la race, la sécurité alimentaire et le niveau d’éducation – jouent un rôle important dans la décision d’un patient de subir ou non un traitement chirurgical de l’obésité.
L’étude a analysé les données des évaluations psychologiques préopératoires de 1 234 patients adultes en chirurgie bariatrique, qui ont été opérés de 2017 à début 2020. Les patients ont répondu à des questions sur eux-mêmes, leur qualité de vie, leurs antécédents médicaux, leur santé mentale et leurs habitudes alimentaires par le biais de questionnaires d’auto-évaluation. La majorité des patients étaient de sexe féminin (946) et de race blanche (862). Parmi les participants à l’étude, 23 % recevaient des prestations dans le cadre du programme d’aide nutritionnelle supplémentaire (SNAP) du gouvernement fédéral.
Les chercheurs ont constaté que les Noirs, les Hispaniques et les autres groupes minoritaires sont moins susceptibles de se faire opérer que les patients blancs. Outre les disparités raciales, l’éducation et les facteurs économiques influent sur la probabilité que les patients subissent une intervention chirurgicale. En outre, l’éducation et les facteurs économiques peuvent influencer la nutrition et les comportements alimentaires qui contribuent à l’obésité et au bien-être général. Les chercheurs ont constaté que les patients recevant le SNAP et ceux ayant un faible niveau d’éducation étaient moins susceptibles de subir une intervention chirurgicale que les patients qui ne recevaient pas le SNAP et ceux qui avaient une formation universitaire.
En plus d’identifier les déterminants sociaux de la santé qui peuvent contribuer à la probabilité qu’un patient ait recours à la chirurgie, les chercheurs ont également examiné les facteurs psychologiques. Selon eux, la dépression et l’anxiété sont courantes chez les candidats à la chirurgie bariatrique. Les résultats montrent que les patients présentant des niveaux élevés de dépression ou d’anxiété étaient moins susceptibles de procéder à une intervention chirurgicale. Sur la base de ces résultats, les chercheurs recommandent de surveiller étroitement la dépression et l’anxiété chez les patients postopératoires afin de réduire le risque d’automutilation et de suicide.
Selon les chercheurs, les résultats permettent de mieux comprendre les obstacles que rencontrent certains patients pour obtenir une chirurgie bariatrique. Ils ont déclaré qu’il était urgent, du point de vue de la santé publique, d’identifier les moyens de surmonter les obstacles à la chirurgie bariatrique pour toutes les personnes éligibles à cette chirurgie ainsi que pour celles qui sont touchées par ces importants problèmes de santé mentale et déterminants sociaux de la santé.
« De futures études sont nécessaires pour développer des interventions visant à surmonter les obstacles au traitement et les lacunes dans la progression vers la chirurgie, ainsi que des facteurs plus en amont, tels que l’orientation générale des patients. » a déclaré Melissa Butt, chercheuse titulaire d’un doctorat en santé publique.
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