L’interleukine-3, substance messagère produite par l’organisme, était auparavant considérée comme pro-inflammatoire dans l’asthme bronchique. Une équipe de recherche de l’Universitätsklinikum Erlangen vient de démontrer pour la première fois que l’administration d’interleukine-3, ou IL-3 en abrégé, peut avoir un effet positif sur les maladies respiratoires inflammatoires chroniques.
Les membres du groupe de recherche dirigé par le professeur Susetta Finotto, MD, et la doctorante et pharmacienne Susanne Krammer du département de pneumologie moléculaire ont étudié la production de la substance messagère chez des enfants d’âge préscolaire en bonne santé et chez des enfants asthmatiques ayant participé à l’étude européenne PreDicta sur l’asthme pédiatrique. Ils ont constaté que les enfants dont l’asthme était considéré comme contrôlé par une corticothérapie inhalée présentaient une production plus élevée d’IL-3 causée par des cellules sanguines appelées lymphocytes activés du sang périphérique. Il y avait également une corrélation positive entre l’IL-3 dans le fluide nasal et la forme soluble anti-inflammatoire du récepteur ST2. Cela suggère que l’IL-3 pourrait contribuer à atténuer l’asthme.
En utilisant des modèles de souris asthmatiques, les chercheurs ont également cherché à savoir si l’administration intranasale d’IL-3 pendant la provocation de l’asthme pouvait réellement améliorer les symptômes de l’asthme. Ils ont découvert que l’IL-3 a un effet régulateur sur le système immunitaire et induit certaines cellules immunitaires appelées cellules T régulatrices, qui joueraient un rôle dans le soulagement de l’asthme bronchique. L’administration d’IL-3 a également diminué le nombre de cellules éosinophiles pro-inflammatoires et réduit la production de mucus dans les poumons de souris asthmatiques.
L’IL-3 a également entraîné une diminution de l’activation des cellules lymphoïdes innées inflammatoires de type 2. Ces cellules immunitaires sécrètent des substances qui peuvent participer au développement des maladies allergiques. Ils ont montré une plus faible expression à la surface des cellules du récepteur ST2 lié aux cellules pro-inflammatoires, qui est important pour l’activation de ce type de cellules, lorsque l’IL-3 était administré. Le groupe de recherche dirigé par le professeur Finotto et Susanne Krammer a clairement démontré que l’IL-3 possède également des propriétés immunorégulatrices qui peuvent améliorer les symptômes de l’asthme bronchique.
Source :
