De plus en plus d’études s’intéressent dernièrement au rôle du microbiote intestinal dans le déclenchement et l’entretient de la maladie cœliaque.
Cette nouvelle piste est désormais confirmée par une équipe internationale de chercheurs, qui a publiée cette semaine les résultats dans la revue « Science Translational Medicine ».
En effet, chez les sujets sains, certaines bactéries intestinales utilisent le tryptophane, un acide aminé qui se trouve dans l’alimentation, pour produire des composés appelés dérivés indoles.
Ces derniers vont activer des récepteurs appelés AhR (Aryl hydrocarbon Receptor) présents sur des cellules de l’intestin. L’activation de ces récepteurs atténue l’inflammation de l’intestin et préserve l’équilibre du microbiote intestinal.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé les selles de 29 patients souffrant d’une maladie cœliaque et de volontaires sains.
Leurs résultats révèlent que l’on détecte, chez les patients souffrant d’une maladie cœliaque active, une quantité réduite de dérivés indoles du tryptophane et une activation diminuée des récepteurs AhR.
Ils ont observé aussi, chez les malades cœliaques, une réduction des micro-organismes métabolisant le tryptophane et produisant les dérivés indoles nécessaires à l’activation des récepteurs AhR.
Pour confirmer toutes ces observations, les scientifiques ont ensuite utilisé des souris, souffrant d’une maladie similaire à la maladie cœliaque, en augmentant leur apport alimentaire en tryptophane ou en leur administrant le « Lactobacillus reuteri », bactérie qui produit des dérivés indoles.
Les résultats obtenus ont confirmé qu’une alimentation enrichie en tryptophane provoque bien un changement dans le microbiote des souris, caractérisé par une augmentation de micro-organismes produisant les dérivés indoles activant les récepteurs AhR.
Par ailleurs, lorsque les souris ont été exposées au gluten, l’inflammation intestinale de celles nourries avec une alimentation enrichie en tryptophane ou en Lactobacillus reuteri était réduite par rapport à celles recevant un régime classique.
L’équipe de chercheurs espère que cette découverte ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients, dont le seul traitement existant est un régime sans gluten strict. Il ont d’ores et déjà déposé un brevet pour une éventuelle utilisation thérapeutique.
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