La recherche fondamentale s’efforce de trouver des solutions pour prévenir et traiter les futures infections virales. La réponse réside peut-être dans la modification de nos anticorps. Depuis le début de la crise du Covid-19, la recherche sur les traitements antiviraux, en particulier les anticorps modifiés, n’a jamais suscité autant d’intérêt. La première utilisation d’anticorps pour combattre la maladie remonte à 1890. Certains scientifiques utilisaient du sang de lapins qui avaient guéri de la diphtérie en traitement. Ce n’est que plus tard que l’on a découvert que l’élément clé à l’œuvre, c’étaient les anticorps.
Cependant, cette thérapie est toujours pratiquée aujourd’hui et des essais cliniques ont été menés pour le Covid-19. Malheureusement, les résultats n’ont pas répondu aux attentes de cette thérapie. Depuis lors, la recherche sur les anticorps n’a cessé de se développer. On les connaît beaucoup mieux et, par conséquent, on tente de les optimiser. C’est ce qu’a fait une équipe de chercheurs américano-suisses contre les maladies virales respiratoires, et qui publie ses résultats dans la revue Nature.
Maladies respiratoires : des anticorps modifiés à la rescousse
Pendant la pandémie de Covid-19, le monde de la science et de l’information n’a pas passé de temps à promouvoir les concepts d’anticorps et d’antigènes, ni à expliquer le comportement des fonctions de base de l’immunité. En effet, l’immunologie n’est pas limitée au couplage anticorps / antigène. C’est beaucoup plus compliqué que cela. En fait, nos glycoprotéines protectrices (les anticorps) possèdent d’autres sites d’une importance majeure au sein de leur structure. Dans ce court article, nous nous concentrerons principalement sur le fragment cristallisable d’un anticorps. Ce dernier est particulièrement utile pour lier les anticorps aux cellules hôtes.
Dans leurs expériences, les scientifiques ont cherché à optimiser cette région dans les anticorps monoclonaux IgG pour les forcer à se lier à des récepteurs très spécifiques. Cette petite modification peut mieux protéger les souris des infections virales respiratoires. En effet, on constate une meilleure survie, ce qui peut s’expliquer par une maturation accrue des cellules dendritiques et une plus grande induction des lymphocytes T CD8.
Cette découverte souligne à nouveau que les anticorps, en particulier les IgG, peuvent induire une protection adaptative contre les infections virales après avoir été spécialement modifiés pour se lier à des récepteurs spécifiques. De cette manière, ils stimulent les principales voies immunitaires. Cette recherche peut être d’une grande importance pour trouver des traitements contre les épidémies qui pourraient éclater à l’avenir.
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