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    Maladie d’Alzheimer : un anticorps thérapeutique ralentit le déclin cognitif

    En France, les derniers chiffres de 2015 indiquent qu’environ 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, une maladie neurodégénérative caractérisée par l’accumulation de plaques amyloïdes (protéine bêta-amyloïde) autour des neurones, et d’enchevêtrements fibrillaires dans les corps cellulaires (protéine tau).

    L’accumulation de ces agrégats protéiques au fil du temps provoque le dysfonctionnement et la mort des neurones. Il en résulte une réduction des capacités cognitives des patients et leur perte d’autonomie. Le rapport rédigé en 2015 prévoyait environ 1,3 million de cas d’Alzheimer en France d’ici 2020, les chiffres n’ont pas été mis à jour depuis.

    Quatre médicaments sont disponibles sur le marché pour ralentir son évolution, sans la guérir. Le donépézil (Aricept), la rivastigmine (Exelon) et la galantamine (Reminyl) sont trois inhibiteurs enzymatiques de l’acétylcholinesterase, l’enzyme responsable de la dégradation de l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui active les neurones.

    Il existe également la mémantine (Exiba), qui inactive les récepteurs NMDA spécifiques du glutamate et de la lysine. Ces récepteurs sont impliqués dans l’excitotoxicité, qui est l’excitation incontrôlée des neurones qui conduit à leur mort.

    La société pharmaceutique Lilly développe un cinquième médicament pour ralentir le déclin cognitif des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Dans un communiqué de presse, il a indiqué qu’un anticorps thérapeutique, le Donanemab, a atteint les objectifs fixés lors de la phase II de son essai clinique. Il permet de ralentir considérablement l’évolution de la maladie.

    La maladie d’Alzheimer est caractérisée par deux dépôts anormaux de protéines dans le cerveau : les plaques amyloïdes et les neurofilaments. © Université de McGill 

    Un anticorps capable d’éliminer les plaques amyloïdes

    Le donanemab est un anticorps thérapeutique qui cible spécifiquement la protéine N3pG présente dans les plaques séniles pour favoriser leur destruction. Dans l’essai clinique de phase II, comparé à un groupe témoin prenant un placebo, un traitement par Donanemab pendant 76 semaines (un an et demi) a permis de ralentir  le déclin cognitif des patients de 32%.

    Au scanner, l’effet du Donanemab est également visible. Au cours de cet examen d’imagerie, les plaques amyloïdes sont quantifiées à l’aide d’une mesure appelée centiloïde. Cette échelle va de 0 à 100, où 0 centiloïde correspond à l’absence de plaques amyloïdes sur l’image, et 100 centiloïdes correspond à la présence de plaques amyloïdes en grande quantité, caractéristique de la maladie d’Alzheimer.

    Le donanemab a réduit les plaques amyloïdes de 84 centiloïdes. Sous 25 centiloïdes, le scanner est considéré comme exempt de plaques amyloïdes. Les patients ayant franchi ce seuil ont arrêté de prendre l’anticorps thérapeutique et l’ont remplacé par le placebo.

    Les résultats scientifiques complets n’ont pas encore été présentés, mais les scientifiques sont optimistes : « Les résultats positifs que nous avons obtenus augmentent notre confiance dans le Donanemab et soutiennent sa capacité rapide et profonde à éliminer les plaques comme un traitement possible de la maladie d’Alzheimer », a déclaré Daniel Skovronsky, Directeur scientifique de Lilly.

    Source :

    investor.lilly.com

    Image de Gerd Altmann de Pixabay

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