Les scientifiques pourraient se rapprocher d’un moyen de réduire l’impact des souvenirs traumatiques, selon une étude de l’université Texas A&M publiée récemment dans la revue Nature Neuroscience.
Le rapport détaille une étude menée par des chercheurs du département des sciences psychologiques et du cerveau et de l’Institut des neurosciences. Stephen Maren, professeur de sciences psychologiques et cérébrales, a déclaré que les résultats du groupe suggèrent que les procédures utilisées par les cliniciens pour réactiver indirectement les souvenirs traumatiques ouvrent une fenêtre par laquelle ces souvenirs peuvent être modifiés, voire complètement effacés.
En thérapie, les rappels imaginaires sont souvent utilisés pour retrouver en toute sécurité des souvenirs d’expériences traumatisantes. Par exemple, Maren explique qu’on peut demander à un vétéran blessé par un engin explosif improvisé de revivre les indices du traumatisme, comme les lumières et les sons de l’explosion, sans les conséquences négatives. L’idée est que les réactions de peur peuvent être atténuées par cette thérapie d’exposition.
« Le principal problème est que les procédures d’extinction n’effacent pas le souvenir du traumatisme initial. Il est toujours présent et peut resurgir, ce qui est à l’origine des rechutes chez les personnes qui font à nouveau l’expérience de la peur. » Explique le professeur Stephen Maren.
Dans cette optique, les chercheurs souhaitaient savoir s’ils pouvaient isoler un souvenir et provoquer des réactions de peur en le réactivant artificiellement et potentiellement perturber le souvenir original lui-même.
Maren a déclaré que leurs résultats suggèrent que les procédures actuellement utilisées par les cliniciens pour réactiver indirectement les souvenirs traumatiques créent une opportunité de les modifier ou de les éliminer.
Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé une procédure de conditionnement dans laquelle un indice est indirectement associé à un événement effrayant. Lorsque l’indice est présenté ultérieurement, il réactive indirectement le souvenir de l’événement et augmente l’activité de l’hippocampe, une zone du cerveau importante pour la mémoire.
L’étude a montré que la réactivation indirecte d’un souvenir de peur contextuelle par la réexposition à l’indice peut rendre le souvenir vulnérable à la perturbation. Selon Maren, d’autres recherches sont nécessaires pour savoir si les scientifiques peuvent produire une perte permanente de l’information traumatique.
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