Après une infection par le SARS-CoV-2, certains patients restent très fatigués et essoufflés. Ces troubles persistants encore mal connus, appelés également “Long COVID”, soulèvent de plus en plus de questions auprès de la communauté scientifique.
En étudiant les messages laissés sur Twitter par les personnes se disant atteintes depuis plus de 2 mois par SARS-CoV-2, une équipe de l’université d’Oxford a pu relever des symptômes inhabituels de la maladie.
Ainsi, en plus des manifestations communes au virus, comme l’anosmie (perte de l’odorat), les maux de tête ou la douleur à la poitrine, de nombreuses personnes ont décrit des insomnies, de la tachycardie, et pour quelques-uns des bourdonnement aux oreilles et des douleurs musculaires.
En mai dernier, une chercheuse de l’University College London (UCL) a listé les douleurs décrites par 640 patients atteints du Covid: au total, pas moins de 62 symptômes différents avaient été identifiés. La preuve que les douleurs dont souffrent les victimes du “long Covid” n’ont rien de psychologique.
Le Dr Liam Townsend, de l’hôpital St James à Dublin (Irlande), a dirigé une autre étude sur le sujet.
Les résultats de ses travaux ont de quoi interpeller : au sein de son établissement, plus de la moitié des patients et du personnel ont ressenti une fatigue persistante plus de 10 semaines après leur guérison.
Les chercheurs ont passé au peigne fin une variété de facteurs, comme la sévérité initiale de la maladie, la durée de l’hospitalisation, les pathologies préexistantes et des paramètres biologiques (marqueurs de l’inflammation, etc.). Ils ont constaté que ces facteurs n’ont aucun rapport avec la chronicité des symptômes.
Les femmes qui représentaient un peu plus de la moitié des participants à l’étude (54%), représentaient en revanche les deux tiers de ceux souffrant de fatigue persistante (67%). Les personnes ayant des antécédents d’anxiété ou de dépression étaient également plus susceptibles de souffrir de fatigue.
D’un point de vue scientifique, ces symptômes ne sont pas totalement expliqués. Les auteurs des études citées appellent à se pencher sur ces souffrances subies par de plus en plus de malades pour déterminer un lien véritable avec le Covid-19 et tenter de les prévenir.
Un article publié dans la revue Science faisait directement le lien entre la nature protéiforme du virus et la multiplicité des symptômes: le coronavirus est capable de créer des dommages pulmonaires, cérébraux, cardiaques et musculaires.
Le revue avait exposé l’exemple d’un patient qui, deux mois après avoir vaincu la maladie, continue de souffrir d’un trouble du rythme cardiaque causée par le virus SARS-CoV-2.
La Covid-19 n’a pas encore livré tous ses secrets. Ce type de manifestations, initialement jugés trop rares pour être listées comme symptômes par les autorités sanitaires, s’est donc démultiplié avec le temps, nous pouvant encore une fois que la Covid-19 est une maladie aux multiples visages.
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