Selon une étude publiée par la Georgia State University le jeudi 3 décembre 2020, le Molnupiravir pourra “bloquer” la propagation du virus Sars-Cov-2 responsable de Covid-19.
MOLNUPIRAVIR : C’est quoi exactement ?
Le Molnupiravir, aussi appelé MK-4482 ou encore EIDD-2801, est un analogue nucléosidique de la cytidine, une molécule dont la formule de base est similaire à un nucléoside mais avec une modification qui ne la rend pas viable, l’N4-hydroxycytidine. Cette molécule bloque le processus de réplication du matériel génétique viral par transcriptase inverse, l’empêchant ainsi de former des particules virales infectieuses. Par conséquent, il s’agit d’un médicament antiviral à large spectre qui peut être efficace contre tous les virus à génomes ARN.
Cependant, il n’a jamais été testé sur le SARS-CoV-2. Pour cette raison, des scientifiques de l’Université d’Atlanta ont choisi les furets comme modèle animal pour étudier l’impact du Molnupiravir sur la propagation du virus. Ils ont publié les résultats dans Nature microbiology, et selon eux, le coronavirus est indétectable seulement 24 heures après le traitement.
Plus de coronavirus détectable en 24 heures
Le Molnupiravir a été administré aux animaux tous les jours sous la forme d’un comprimé, via leur nourriture, 12 heures après qu’ils ont été infectés par le SARS-CoV-2. Ensuite, les scientifiques ont observé que le traitement réduisait considérablement l’excrétion du coronavirus dans les douze premières heures après l’administration. Les particules virales n’ont pas pu être détectées, mais l’ARN viral a été isolé du nez de l’animal 24 heures après le traitement.
Si le médicament est administré pendant la période de sécrétion maximale (trois jours après l’inoculation du virus chez le furet), il faudra attendre 36 heures pour voir des résultats similaires.
Afin d’étudier l’impact du Molnupiravir sur la propagation du coronavirus, le furet infecté a été en contact étroit avec deux autres animaux sains pendant trois jours. La charge virale des animaux a été mesurée le quatrième jour. Le furet infecté, puis traité au Molnupiravir, n’a pas transmis le coronavirus à ses colocataires. Leur charge virale était indétectable au quatrième jour.
Actuellement, Molnupiravir subit deux essais cliniques suffisamment avancés pour prouver ses avantages contre le Covid-19 et sa propagation. Ils sont financés par Ridgeback Biotherapeutics, une jeune entreprise qui se focalise sur les maladies orphelines et infectieuses. Les résultats de ces essais cliniques devraient être publiés en février 2021.
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Photo de Michal Jarmoluk