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    Le fléau du sucre, le sucre est-il notre ennemi ?

    Il est urgent de réduire notre consommation de sucre et les industriels ne nous ont guère aidés. La plupart du temps, on accuse les graisses de tous les maux mais il s’agit plutôt de se pencher sur l’exagération que l’industrie alimentaire entretient au niveau des sucres apportés de façon sournoise dans notre alimentation quotidienne.

    On estime qu’un adulte sur cinq et deux enfants sur trois consomment trop de sucres, notamment par la consommation de produits transformés. Il faut se limiter à seulement 100 grammes de sucre par jour, cela englobe aussi bien le fameux saccharose (sucre blanc) que le fructose des fruits ou le sirop de glucose que l’on retrouve même dans le jambon. Le sucre provenant des produits laitiers (le lactose et le galactose) est exclu de ce calcul journalier.

    Les trois quarts des aliments sucrés consommés par les adolescents proviennent des produits transformés sucrés. Pour les adultes, on arrive à 50 % des apports journaliers sucrés sous cette forme. Citons comme produits sucrés raffinés les boissons à base de jus de fruits, les sodas, les gâteaux, les viennoiseries et biscuits industriels.

    Il y a un besoin urgent de réduire la consommation de ce sucre caché, car il est à l’origine de maladies modernes telles que l’obésité, le diabète, les maladies métaboliques hépatiques comme la stéatose hépatique ou la Nash (non alcoolique stéato hépatite) ; des cancers, des modifications du microbiote intestinal sont fortement suspectés suivis de changements dans les goûts des consommateurs, ce qui les motive à surconsommer ces produits. En mangeant trop ces produits sucrés, le consommateur nourrit plus certaines bactéries intestinales que d’autres, ce qui perturbera la stabilité de l’équilibre bactérien intestinal. On parle de troubles biologiques (dysbiose), qui sont la porte d’entrée vers la perte d’imperméabilité intestinale, qui laisse passer les agents pathogènes, qui exposent à des pathologies aigues ou chroniques.

    Si nous consommons régulièrement des produits transformés, nous ne pourrons pas maintenir une bonne flore intestinale à la mesure de notre santé. On peut aller plus loin : en nous embarquant sur la voie de la surconsommation de produits manufacturés, nous arrivions à sélectionner des bactéries intestinales moins vertueuses qui, en retour, vont modifier nos goûts et même nos traits de caractère nous rendant accro à ce type de nourriture. Nous devenons impatients à manger ces produits sous peine de nervosité si nous n’obtenons pas notre dose. On en arrive à une toxicomanie alimentaire avec son cortège de troubles du comportement alimentaire comme si le centre de régulation de l’appétit du cerveau avait perdu sa direction.

    Que faire ?

    • Optez pour des produits faits maison.
    • Opter pour des sucres dits naturels comme le miel, le sirop d’agave ou d’érable mais il ne faut pas mettre en avant le bénéfice santé via l’apport de vitamines et de minéraux qui, aux doses proposées, reste négligeable.
    • Se méfier des boissons light et privilégier l’eau. Éduquer les enfants à l’eau et non aux jus de fruits ou aux sodas.
    • Lire les étiquettes et surtout comparer deux produits similaires de marque différente afin d’évaluer au mieux la teneur en sucres et ainsi de privilégier le moins sucré.
    • Améliorer la qualité nutritionnelle du produit: parce que le produit est médiocre, plus de sucre est ajouté.

    En conclusion

    Il ne faut pas oublier que derrière le sucre se cache l’industrie sucrière, qui reste un poids économique indéniable. La récente approbation du gouvernement français (août 2020) pour l’utilisation de néonicotinoïdes dans les champs de betteraves n’est qu’une illustration de ces enjeux économiques.

    Source :

    Arnaud Cocaul

    Médecin nutritionniste

    Photo de mali maeder

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